Ever Astudillo (1948-2015), Eduardo Carvajal (1949), Fernell Franco (1942-2006), Lina Hincapié (1977), Karen Lamassonne (1954), Carlos Mayolo (1945‑2007), Ana María Millán et Monica Restrepo (1975 ; 1982), Oscar Muñoz (1951), Luis Ospina (1949-2019) et María Isabel Rueda (1972).


L’exposition est consacrée à la culture visuelle autour d’El Grupo de Cali [Le Groupe de Cali], actif dans les années 1970 et 1980 en Colombie, aujourd’hui révéré comme un gang éminemment créatif proposant une vision alternative des tissus sociaux et urbains dans des contextes de marginalité. Composé à l’origine de l’écrivain Andrés Caicedo et des cinéastes Luis Ospina et Carlos Mayolo, le groupe a engendré une véritable contre-culture par son approche cinématographique, notamment avec le documentaire critique Agarrando Pueblo.

El Grupo de Cali s’est étendu à un plus large réseau, impliquant de jeunes artistes visuels formés à Cali dans cette même période, marquée par l’implantation des grands cartels de la drogue dans le pays. Leurs œuvres, réunies pour la première fois, offrent une vision singulière de cette constellation d’artistes, devenue l’une des forces motrices les plus remarquables du dernier quart du XXe siècle en Amérique latine. À travers la présentation de différents médiums se révèle un entrelacement de leurs processus, la photographie étant le pivot central qui sous-tend l’ensemble de leurs langages visuels.

Le mythe de Caliwood est alimenté par des références au vampirisme, au gothique et à la terreur, mises en scène dans un environnement violent et tropical. Le vampirisme est ici entendu comme mode d’interaction de groupe, dans lequel chaque personne est à la fois génératrice et aspiratrice d’énergie. Le Tropical Goth – approche quelque peu sombre, sceptique, cynique, voire monstrueuse sur la vie – émane des analyses de ces artistes sur les structures sociales et culturelles conflictuelles de Cali et de l’ensemble du pays.

Cette exposition établit un lien entre ce mouvement et de jeunes artistes colombiens dont le travail des premières décennies du XXIe siècle porte cette force de l’avant-garde de la fin du XXe siècle.

Andrés Matute Echeverri – María Wills Londoño