Édition 2009

JEAN-PAUL CURNIER

MONTRER L’INVISIBLE

«Pour ceux dont l’âme est inculte, les yeux et les oreilles sont de mauvais témoins », écrivait Héraclite il y a presque deux mille cinq cents ans. Autrement dit : il ne suffit pas d’avoir des yeux pour voir. Au coeur de notre société du spectacle, apprendre à suivre avec la plus grande attention le chemin que les images font en nous, en faisant le pari que ce chemin nous conduira à mieux comprendre l’étrange familiarité qui nous lie à elles, tel est le projet de ce livre, Montrer l’invisible. Pour Curnier, l’image est un mode de pensée que la pensée, fondée sur le langage, ne peut pas reconnaître ni asservir ni domestiquer. L’image serait donc ce qui nous ramène au monde quand la fausse transparence des mots nous en éloigne, ressuscitant le sentiment de sa proximité, ajoutant en quelque sorte à la réalité, la sensation de sa réalité.
Extrait de la présentation du livre de Jean-Paul Curnier Montrer l’invisible – Écrits sur l’image – paru aux éditions Jacqueline Chambon en février 2009. En arrière-fond de ce livre, il y a des images. Venues de la photographie, du cinéma ou de la peinture, elles sont la mémoire sur laquelle la réflexion s’est appuyée, le fond auquel les arguments se sont confrontés. Qu’un livre sur l’image donne à voir quelques-uns des supports sur lesquels il s’est construit, tel est le projet de cette exposition. Ici, c’est l’écriture qui est à la base du choix et qui décide de la juxtaposition des images, c’est elle qui en dessine le fil conducteur. C’est accompagnées de livres, précisément, dans une sorte de librairie miniature et encombrée, que l’on pourra voir ces images (de Marylin Monroe, Ramsès II, de mères de la place de Mai, de femmes voilées d’Afghanistan, mais aussi des pictogrammes des films Potemkine et Pierrot le fou, des images de gestes saisis dans les fresques assyriennes et des arirang ou tableaux vivants de Corée du Nord, celles de rassemblements du parti national-socialiste, des reproductions du bain de Diane et de peintures de Lascaux, les photographies d’un torero au seuil de la mort...) et cela, sous les formes de présentation les plus diverses.

Exposition présentée au Capitole.

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